Dans un contexte où de multiples décisions nationales et européennes sont prises quotidiennement sans tenir compte des enjeux spécifiques des professions libérales, il devient plus que jamais crucial pour les psychologues indépendants de s’impliquer dans l’action syndicale. Les psychologues libéraux constituent en effet une force de proposition essentielle sur le plan humain et sociétal, sans oublier leur impact économique. Le SPEL occupe ainsi une place incontournable dans le paysage professionnel, confrontant la réalité de terrain aux discours technocratiques, quel que soit le courant politique au pouvoir.
Premier syndicat de psychologues en exercice libéral à faire remonter les réalités du terrain vers les décideurs, le SPEL met en lumière la façon dont exercent ces professionnels indépendants, leurs revendications, ainsi que leurs solutions. Ce travail d’information démontre la place indispensable des psychologues dans notre société en constante évolution.
Dans cette dynamique, le SPEL reste vigilant quant aux dérives et difficultés rencontrées :
- Les conditions d’exercice en libéral, déjà exigeantes, font régulièrement l’objet de remises en question.
- Le titre de psychologue est parfois usurpé, entraînant une confusion nocive.
- Les pratiques psychologiques, fréquemment dénaturées par des formateurs, coachs ou pseudo-thérapeutes, engendrent dans les entreprises comme dans la société de vastes manipulations mentales, basées sur un usage tronqué des concepts psychologiques.
- Les individus non qualifiés qui emploient des termes issus du vocabulaire psychologique ou psychothérapeutique jouent aux apprentis sorciers, générant des situations de harcèlement moral ou de confusion psychique.
- Les appellations trompeuses (thérapeute, psycho-praticien, coach, expert en psychologie, « passeur de tests » ou « d’orientation ») induisent le public en erreur, laissant croire à des compétences équivalentes à celles d’un véritable psychologue.
- Ces déformations et contrefaçons, que le SPEL combat fermement, représentent une menace pour l’équilibre psychologique des personnes, tant elles encouragent le recours à des intervenants non qualifiés.
Le rôle du SPEL
- Le SPEL milite pour la création d’un Ordre professionnel des psychologues libéraux. Un tel Ordre garantirait la qualité de la formation universitaire nécessaire à l’obtention du titre de psychologue, tout en protégeant le public.
- Le syndicat défend le modèle psychologique, symbolisé par l’unicité du titre de psychologue, professionnel à la fois généraliste et spécialiste de la vie psychique.
- Il valorise la formation universitaire de haut niveau, ancrée dans les sciences humaines, la rigueur théorique, la recherche fondamentale et la diversité méthodologique, faisant de chaque psychologue un praticien-chercheur.
- Le SPEL soutient une pratique éthique et déontologique au service du public, s’opposant aux amalgames et approximations. Il refuse que la psychologie et la psychothérapie soient mises sur le même plan que des « thérapies sauvages » ou qu’elles soient réduites à de simples stratégies mentales commerciales.
- Le syndicat dénonce la confusion entre les détenteurs de masters en psychologie non professionnels, voire obtenus par des parcours détournés, et les véritables psychologues formés dans le respect de la loi de 1985. Le SPEL réclame des mesures énergiques contre ces confusions, générées notamment par l’ouverture de filières universitaires détournées.
- Il en va de même pour le doctorat en psychologie, dont le syndicat rappelle qu’il n’est pas un diplôme d’exercice et n’autorise pas à prétendre au titre de psychologue. Le SPEL souhaite que la formation universitaire soit mieux adaptée à la réalité professionnelle et que le législateur reconnaisse la haute valeur de la profession.
L’exercice libéral
- Le SPEL promeut et améliore l’exercice libéral de la psychologie, notamment en luttant contre une fiscalité trop lourde, la concurrence déloyale, et le travail dissimulé.
- Il encourage la solidarité entre professionnels exerçant seuls, afin de briser l’isolement.
- Le syndicat défend l’indépendance professionnelle des psychologues (liberté de choix méthodologique, respect du code de déontologie, confidentialité, secret professionnel).
- Le SPEL combat la désinformation médiatique, s’opposant au mélange des genres avec les pseudo-praticiens se réclamant abusivement de la psychologie.
- Il informe directement le public, le sensibilisant aux risques des dérives sectaires, des pratiques non encadrées et des formations médiocres.
- Le syndicat s’intéresse à la qualité de la formation continue, s’opposant aux formations aux coûts excessifs et à la valeur douteuse.
La pratique de la psychothérapie
- La loi du 9 août 2004, modifiée, a encadré l’usage du titre de psychothérapeute. Les psychologues, de par leur formation approfondie en psychopathologie clinique, en évaluation psychologique et en processus psychiques, disposent des compétences nécessaires à la pratique de la psychothérapie. Même une séance unique chez un psychologue peut relever d’une démarche psychothérapeutique.
- Le SPEL rappelle que le titre de psychothérapeute n’est pas une profession autonome mais une compétence attachée à un métier existant, comme celui de psychologue.
- Il s’oppose à la banalisation ou au mépris du soin psychique, lequel requiert des repères symboliques indispensables au développement humain et culturel.
- Le syndicat veille à ce que le soin psychique ne soit pas réduit au modèle médical, ni confondu avec une simple médication. Les psychologues évaluent sur le long terme les effets des psychotropes, acquérant une expertise unique sur leur usage, fréquemment prescrit de manière pérenne là où une prise en charge psychologique serait souhaitable.
L’expertise judiciaire
- Le SPEL œuvre pour une juste rémunération du travail d’expertise psychologique, qui a souvent tendance à être sous-évalué et assimilé à du bénévolat.
Le lien avec les adhérents
- Le syndicat diffuse « La Feuille du SPEL », une lettre d’information riche en réflexions, propositions et informations spécialisées.
Le projet d’un Ordre professionnel
- Le SPEL souhaite la mise en place d’un Ordre professionnel des psychologues libéraux, afin de lutter contre la marchandisation de l’humain, la dévalorisation du diplôme, et la disparition progressive de la reconnaissance professionnelle.
- Il vise à protéger le public des fausses pratiques, des dérives sectaires et de l’usage détourné de concepts psychologiques, en instaurant un cadre juridique cohérent.
- Un Ordre professionnel permettrait d’encadrer légalement le code de déontologie, de sécuriser les actes de compétence du psychologue et d’assurer un haut niveau de formation continue de qualité.
- Ce projet vise aussi à défendre la profession face à la pression des lobbys, l’obscurantisme, la désinformation médiatique et internet, qui réduisent trop souvent la psychologie à des mots sans réelle signification.
- Les objectifs concrets incluent la légalisation du Code de déontologie des psychologues libéraux, la reconnaissance officielle de leurs actes de compétence, et la constitution d’une autorité apte à intervenir légalement, y compris devant les tribunaux, en cas d’abus, d’usurpations ou de pratiques nocives.
- Un Ordre professionnel conférerait une légitimité politique, sociale, administrative et économique au psychologue libéral et servirait l’intérêt général.
Pourquoi un Ordre professionnel des psychologues libéraux ?
- Cet Ordre représenterait l’aboutissement logique de la loi de 1985, déjà pensée pour lutter contre le manque de formation et le charlatanisme.
- Malgré les cadres légaux existants, le titre de psychologue est régulièrement usurpé, et le public peine à distinguer le professionnel formé du simple « psy » autoproclamé.
- La création d’un Ordre en France s’inscrirait dans une logique européenne, permettant d’endiguer l’explosion des pseudo-professions liées au « bien-être » et à la « psychologie » approximative.
- Un Ordre offrirait une instance disciplinaire, médiatrice, jouant le rôle d’arbitre face à la multiplication des pratiques non réglementées. Il soutiendrait la reconnaissance publique du psychologue libéral, garantissant ainsi un accompagnement fondé sur des compétences réelles.
- Les psychologues libéraux, particulièrement isolés sur le plan structurel et juridique, trouveraient dans un Ordre un rempart contre les abus et l’insécurité juridique, renforçant leur crédibilité face aux tribunaux et aux pouvoirs publics.
- Un Ordre permettrait également de financer des représentants capables d’intervenir au niveau national et européen, assurant une présence permanente dans les instances décisionnelles, alors que les structures syndicales, limitées par leurs moyens, ne peuvent s’y consacrer pleinement.
- Le SPEL a déjà entrepris une partie de ce travail préparatoire : rédaction d’un code de déontologie adapté à l’exercice libéral, définition des actes de compétence, et consultation d’experts juridiques. Ces efforts visent à placer l’exercice libéral des psychologues sur un pied d’égalité avec d’autres professions à Ordre, où la qualité du service, la formation et la protection du public sont garanties par un cadre institutionnel solide.